États-Unis
1974 83 mins
V.O. anglaise
Événement spécial de lancement de livre pour les années de création de Kier-La Janisse COCKFIGHT: A FABLE OF FAILURE (Spectacular Optical Publications). Des exemplaires seront disponibles à l’achat et à la signature 30 minutes avant la projection. Cliquez ici pour plus de détails sur le livre - https://www.spectacularoptical.ca/store/product/cockfight
“A very special film. A glorious and often forgotten gem of the Hollywood New Wave”
– JJ McDermott, MOMENTARY CINEMA
“Hellman embraces, with visual nuance, a world of back roads and forests, grim motels and ramshackle arenas, and he approaches the intricacies of the subculture... with a cool Hemingwayesque moralism”
– Richard Brody, THE NEW YORKER
Frank Mansfield (Warren Oates) a une seule obsession : les combats de coqs. Il est éleveur professionnel, et entraîne des coqs depuis des années pour ce sport très ancien, très marginal, et bien sûr, très sanglant. Une nuit, alors qu’il avait trop bu et qu’il aurait mieux fait de fermer sa grande gueule, il perd son meilleur coq, celui-là même qui aurait pu remporter le titre lors du prochain tournoi. Après cet incident désastreux, Frank décide de faire vœu de silence, et de ne plus prononcer un seul mot jusqu’à ce qu’il ait gagné le prix du Cockfighter de l’année. Il forme un partenariat avec Omar Baradinsky (Richard B. Shull), ancien publicitaire de l’avenue Madison, et ensemble, ils jouent des coudes sur le circuit saisonnier des combats de coqs, côtoyant une panoplie de personnages inusités qui vivent de ce sport, comme Frank. Tout cela mène éventuellement au grand tournoi annuel de la Conférence du sud, à Milledgeville, où Frank aura enfin une seconde chance de gagner la fameuse médaille.
Dans l’univers de la fiction criminelle, Charles Willeford a obtenu ses lettres de noblesse en 1984, suite à la publication de MIAMI BLUES, mais plusieurs fans sont d’avis que son véritable chef-d’œuvre est Cockfighter, sorti en 1962. Willeford a également écrit le scénario de cette adaptation au grand écran, possiblement l’unique long-métrage avec lequel Roger Corman aurait perdu de l’argent — mais la mauvaise réputation de COCKFIGHTER, le film, vient sans doute des combats de coqs, un sujet aisément condamnable.
En 1971, Monte Hellman se remettait de l’échec inattendu de son propre chef-d’œuvre, TWO-LANE BLACKTOP, lorsque Corman lui offrit de réaliser COCKFIGHTER. Au fond, le personnage de Frank, très compétitif, ne parlant jamais, et qui évolue dans la subculture marginale d’un milieu fermé, n’est pas sans rappeler le coureur automobile anonyme de TWO-LANE. Ici, Oates livre une performance du tonnerre, à mi-chemin entre le Frank Mansfield de Willeford et celui imaginé par Hellman.
Dans des rôles de soutien, la distribution inclut Harry Dean Stanton, Laurie Bird, Robert Earl Jones, Ed Begley, Jr., Steve Railsback, Millie Perkins, Troy Donahue, Tom Spratley, Patricia Pearcy, ainsi qu’une foule de véritables professionnels des combats de coqs. Le directeur photo Nestor Almendros capture magnifiquement les arènes en bois aggloméré qui sont le centre de l’action. Plusieurs mythologies se superposent dans COCKFIGHTER : celle de l’histoire aristocratique de ce sport cruel, celle de « l’auteur » et de ce qui constitue la paternité d’un film, celle de ces étoiles montantes qui disparaissent parfois prématurément, et la mythologie du sud de l’Amérique, ce qu’il signifie, et à qui il appartient.
Monte Hellman nous quittait en 2021. Quant à Roger Corman, infatigable titan des films de série B, peut-être le plus important producteur de cinéma du 20e siècle, il est décédé cette année, alors que nous avions déjà commencé à planifier cette projection spéciale : cinquante ans jour pour jour après la première mondiale de COCKFIGHTER à Roswell, Georgia, le 30 juillet 1974. – Traduction: David Pellerin
Un merci spécial à Julie Corman et Joe Dante